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3%. C’est le pourcentage de sorciers qui, brusquement, ont disparu de la ville. Enfants, adultes, vieillards. Nulle tranche d’âge n’a été épargnée. Et ceux qui restent doivent désormais faire face à l’incompréhension la plus totale. Certains disent que les esprits des morts de Salem ont voulu faire passer un message. D’autres s’accordent à croire qu’une malédiction pèse sur les sorciers de Salem. Quand d’autres blâment un sortilège raté ou une malencontreuse expérience dans les sous-sols du dispensaire. Nul ne sait vraiment comment expliquer le phénomène. Ni pourquoi il n’a touché que le district de Salem, préservant les sorciers d’autres horizons d’un tel cauchemar. Voilà près de six mois qu’une partie de la population a disparu. Privant les uns et les autres d’un frère, d’une mère, d’un enfant, d’un ami. Laissant un vide impossible à combler. L’absence a ceci d’atroce que rien ne l’explique. Et qu’il est donc impossible de tourner la page, de reprendre une vie normale.

Chez les sorciers, plusieurs réactions se sont vite dégagées. Certains accusent avec virulence les uns ou les autres, tentent de canaliser leur colère pour obtenir des réponses. D’autres, plus posés, soulèvent néanmoins les mêmes questions. Mais ils semblent presque résignés à accepter la disparition définitive des leurs. Quant à ceux qui pleurent encore leurs disparus, ils s’appitoyent davantage sur leur sort, persuadés que cette œuvre maléfique n’est que le début de problèmes plus terrifiants encore. Certains refusent d’oublier, d’autres refusent d’en parler. Prétendre que leur vie n’a pas été touché par la disparition des uns et des autres. Si les réactions sont aussi diverses que possible, tous ont toutefois une chose en commun : ils n’ont aucune réponse à ce qui s’est passé. Et cherchent encore un moyen de vivre avec l’inexplicable.